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J 653 : comment casser l'ambiance
Ma chambre, avec moustiquaire s'il vous plait.
Ca résume bien ma vision de la campagne vietnamienne : une charrue, un buffle, l'agriculteur, l'inévitable Ho Chi Minh et Jitensha bien sûr.
Comme dans beaucoup d'endroits, pour commander, mieux vaut aller directement dans la cuisine.
C'était absolument délicieux et copieux en plus. Y a pas à dire, ils savent cuisiner ces Vietnamiens !
Mes voisins de table insistent pour m'inviter mais j'ai déjà mangé alors je prends juste un verre avec eux.
Quand ça monte, il faut pousser avec ce chargement.
Queue de camion attendant de décharger leur canne à sucre.
Sortie d'école.
Ou plutôt d'écoles. Parce qu'il y en a du monde.
Marchand ambulant à vélo.
Des rizières à perte de vue.
Les Vietnamiens utilisent énormément le vélo comme moyen de transport. Ca apporte un charme supplémentaire quand on traverse soi même le pays à vélo. Des signes et des sourires (parfois cachés par les masques comme sur la photo) sont échangés.
Vietnamienne typique au premier plan.
Pour la première fois, j'essuie un refus pour dormir sur la terrasse chez des gens. Je suis surpris. Je vais voir ailleurs mais ça s'annonce difficile. Une femme est seule avec ces enfants et je sais qu'au Vietnam, pour me faire entrer, il faut qu'il y ait l'homme dans la maison. La foule commence à s'agglutiner dans ce petit village (essentiellement constituée d'enfants tout excités de voir un occidental dans leur village) et un homme me fait comprendre de le suivre. Il m'emmène chez une famille, puis une autre avant de m'ouvre la grille d'une cour. Ca a l'air d'être une école et il me fait signe de patienter. Au bout d'un moment, j'essaie de lui demander s'il y a un point d'eau ou une douche mais il me répond que non. Alors que je suis sur le point de partir, je vois 3 officiers de police qui entrent et me demandent de les suivre. Je me rends alors compte que ce n'est pas une école mais un commissariat. Impossible à voir de l'extérieur pour moi. En tout cas, c'est exactement le genre de situation que je déteste car je sais que plutôt que de m'aider, ils me font perdre un temps précieux. Ce fut encore une fois le cas. Un premier policier m'oriente vers un hôtel dans la ville précédente et je lui dis que ça ne va pas être possible car je n'ai ni argent ni le courage pour faire demi tour. Alors que je me lève pour partir (car la discussion semblait close), il me fait signe de rester et me fait comprendre que l'autre officier allait me parler. Le problème, c'est qu'il était au téléphone et que la discussion durait, durait et les lumières du jour qui disparaissaient. Je sais que de nuit, c'est bien plus dur de trouver des gens en extérieur et donc un endroit pour dormir. Une fois la communication du policier terminée, il me pose la même question que son collègue (à quoi je donne la même réponse) et me fait comprendre dans la seconde qui suit que je peux partir. Super, merci les gars de m'avoir fait perdre mon temps pour rien, ce temps crucial que je pèche maintenant à rattraper. Je me mets rapidement en selle et trouve une famille encore dehors mais ils semblent hésiter. Puis, je vois un des officiers arriver avec sa moto. Le boulet ! C'est pas vrai, j'y crois pas. Ils ont décidément décidé de me faire chier jusqu'au bout. Je profite qu'il discute avec la famille pour m'éclipser rapidement et fais en sorte qu'il ne me retrouve pas. Je trouve par chance un jeune couple qui accepte de m'accueillir. Ils font même mieux que ça en m'invitant à diner avec eux pendant que des voisins approchent pour voir l'animation du soir.
L'ambiance est parfaite, tout le monde rigole, joue avec mon vélo, certains l'essaient même. Ce sont ces moments qui sont le plus précieux dans mon voyage et j'en profite pleinement.
Les parents du jeune homme qui m'accueille.
Tout à coup, l'ambiance se brise nette quand un policier se pointe. J'y crois pas, le relou ! Il fait des allers-retours avec les pages de mon passeports (ça m'énerve) et je lui fais comprendre que les 2 seules pages qui l'intéresse sont la première page et celle où y a le visa. Il fait durer en longueur le contrôle, juste pour rien, juste parce qu'il a le pouvoir de le faire et que tout le monde retient son souffle pour savoir ce qu'il va dire.
Dans la douche, une petite surprise sur le mur. j'ai pensé à toi Delphine, tu aurais adoré !
Alors que je retourne dans la salle où mes hotes sont, je m'aperçois que deux collègues du policier débarquent et rebelote, ils me demandent mon passeport pour faire les mêmes vérifications. Je n'en peux plus (et je ne suis pas le seul, je sens l'atmosphère lourde et triste depuis qu'ils sont là) et j'explose quand un d'entre eux me fait comprendre qu'il garde le passeport jusqu'à demain. Alors là mon garçon, tu peux rêver. C'était, sous entendu, la condition sine qua none pour que je dorme ici et bien qu'à cela ne tienne, je pars, et sur le champs, mais avec mon passeport en poche. Je suis remonté et ça se voit dans mon attitude. Il est tard et je ne suis pas là de retrouver un endroit où dormir mais je préfère partir plutôt que de laisser ce soit disant flic partir dans la nature avec mon passeport (c'est impensable). Après quelques instants, le père de mon hôte vient vers moi et me fait comprendre que je peux rester là pour la nuit. Il a certainement appuyé en mon sens et les policiers n'ont, pour une fois, pas joué aux cons et partent, nous laissant enfin tranquilles.
Tags : 653, casser, ambiance
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