J ai trouve un hotel pas trop cher (il a fallu negocier ferme) a Maoxian la veille ou je m y suis bien repose. Je me leve a 6h30 pour avoir une chance de rejoindre Chengdu avant la nuit. Il me reste normalement 150 km mais la route suit la riviere (comme la veille) donc ca devrait etre faisable.

Je quitte la ville vers 7h15.

Contrairement a ce que je pensais (et comme la veille aussi d ailleurs), la route ne descend pas continuellement. Ca ne fait que monter et descendre en permanence ce qui coupe le rythme (meme si globalement, ca descend).

C est brumeux, dommage car le coin est sympa.

J arrive a Wenchuan, une ville qui a ete tres severement touchee lors du tremblement de terre de 2008

http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9isme_de_2008_au_Sichuan

Mais la construction de la nouvelle route va a bon train.

Je suis fatigue d entendre les klaxons des camions, bus, enormes 4x4 qui me petent les tympans (ce ne sont pas les memes klaxons qu en France, ceux la sont fait pour qu on vous entendent a 10 km a la ronde, c est horrible !). Il y a aussi le bruit des vehicules qui passent, tout simplement. Et comme ils sont tres nombreux, ca fait un sacre vacarme. Heureusement, je trouve un restau qui a l air de proposer pas mal de choses et pense m y reposer, a l abri de toute nuance sonore. ERREUR ! Les chinois sont bruyant et partout. Le patron, pour passer la commande, au lieu de se deplacer, hurle les instructions, les gens parlent fort, se raclent la gorge (ils pourraient faire ca de maniere discrete mais preferent bien ouvrir la bouche pour que tout le monde en profite, qu est ce qu ils sont partageurs ces chinois !). Pour s assoir, ils trainent la chaise sur le sol ce qui ajoute des decibels supplementaires a l ambiance deja cahotique. Je n en peux plus ! Une table rit a gorges deployees, une autre mange de maniere tres bruyante. Apres 45 min, mon repas est englouti (ce qui est bien, au moins, c est que c est bon, pas cher et que le riz est a volonte).

Je reprends la route mais decide, pour la premiere fois de mon voyage, de mettre des boules quies. Je rentre alors dans un autre monde, celui des bruits attenues a tel point que les camions peuvent m envoyer leurs jets sonores assourdissant, je m en fou ! J aurai du y penser avant !

Je vois pas mal de "restes" du tremblement de terre.

http://www.google.com/search?q=earthquake+sichuan&hl=ru&rls=com.microsoft:ru:IE-SearchBox&rlz=1I7SMSN&prmd=ivns&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ei=oPgTTt_2PIrtsga37oSRDw&ved=0CDUQsAQ&biw=1366&bih=574

Ici, quelques habitations submergees apres le seisme.

La route est moins roulante que je le pensais. Je ne progresse pas aussi facilement que la veille au matin et je trouve meme une grosse pente a monter. Ca me prendra un moment et c est bien raide. Je m attendais a avoir de la descente tout le long, je me suis trompe. Il est plus de 18h et je suis toujours dans cette partie montagneuse. C est sur, je n arriverai jamais a Chengdu avant la nuit. Dans la descente, j essaie en vain d atteindre ce chiffre mythique (11,1 km/h au 111,11 e km). Un jour, j y arriverai Christophe, t inquiete.

C est toujours tres brumeux. J ai l impression que ca descent pas mal mais je n avance pourtant pas vite.

Il y a beaucoup de traffic pour rejoindre la plaine mais je suis plus rapide dans cette partie que les automobiles. Je me rejouis de voir cette aglomeration qui se forme devant moi, avec ces voies enormes, ces hauts buildings et je crois donc arriver en banlieu de Chengdu. Encore une fois, je me trompe. Quand je demande ma direction et combien de km il me reste, on me repond 30. Ouah, encore 30 bornes ?

Ici, velib avant Chengdu

Petite voiture a 3 roues avec les feux avant et arriere d une Peugeot 206 (et un faux insigne Audi, avec 3 anneaux, alors qu Audi en a 4).

Je commence a fatiguer meme si les portions sont super roulantes (presque 30 a l heure par moment sur le plat). Je ne vois pas Chengdu arriver. Je suis une ligne de chemin de fer aerien pendant des km et quand je demande a combien je suis de Chengdu, on me dit encore 10 bornes. C est pas possible. J ai l impression que je n y arriverai jamais. Je m arrete pour manger, je commence a en avoir marre, il fait nuit depuis longtemps deja.

J ai l impression d etre dans Chengdu mais ne suis pas sur. Quand je demande ou je suis sur la carte, un gars me montre une rue dans le cente. Ouf, j y suis enfin ! Je suis meme alle un poil trop loin mais c est pas grave. La derniere partie me semblait interminable. J arrive finalement aux pieds de l immeuble de Benoit a 22h15, apres une tres longue journee et je passe la barre des 200 km juste devant chez lui (mon nouveau record)

Benoit n est en fait pas la mais il y a 3 autres couch surfers japonais qui m ouvrent la porte et m invitent a leur table pour dinner (meme si j ai deja mange apres d innombrables pauses).

PS : ne jamais faire confiance aux panneaux routiers, j ai juste fais 50 bornes de plus que ce qu ils indiquaient.